
Maître des lieux
Messages: 983
Inscrit le: 24 Sep 2005, 10:43
Localisation: Brabant Wallon.
Le Sabre
Le sabre, contrairement à l’épée, se caractérise par une lame à un seul tranchant. Son emploi privilégiant ce tranchant, cherche un effet de coupe. La pointe n’étant que très peu utilisée pour piquer.
Même si certains fantasins vont combattre avec des sabres, il est clair que ce sont les cavaliers qui, de manière naturelle et par rapport à leur mode de combat, vont comprendre l’intérêt d’utiliser le sabre et de l’améliorer.
C’est la raison pour laquelle il provient des cultures nomades et guerrières des steppes eurasiennes (les Peuples Cavaliers).
Les premiers sabres ‘ ou proto sabre’ seront à lames droites. On en trouve des prototypes chez les Scythes d’Ukraine dès le IVème et IIIème siècle Av J-C. On en trouve aussi en Chine ( le huanshou dao).
Les Sarmates utiliseront également des épées et des sabres droit dit 'à pommeau annulaire' (une tradition de fabrication typique est- asiatique).
Deux articles spécifiques dans cette rubrique abordent l'épée scythe et l'épée sarmate.
Ce n’est qu’a partir du VIème siècle Après J-C que le sabre va s’incurver ( sans doute afin d’augmenter l’effet de coupe) et se diffuser dans les steppes par les peuples türks et mongols.
Chez les Scythes, le sabre est vénéré ( une divinité de la guerre avait comme "image" une épée) et chez les Huns ou il avait une valeur symbolique.
Par contre, chez les Mongols, il n'est employé que comme arme de réserve (ou de prestige). En effet, ceux-ci privilégient l'arc pour la cavalerie légère et la lance pour la cavalerie lourde.
Ce sont les invasions ou le mercenariat qui feront adopter le sabre en Europe centrale et dans le caucase.
Il fut introduit dans la Perse islamique par les Turks d’Asie centrale à partir du Xème siècle. Il se propagea ensuite, sous une infinité de formes, à travers tout le territoire de l’Islam et atteignit Grenade, dernier bastion de l’Andalousie musulmane, au XVème siècle.
Deux modèles seront concus par les armuriers, soit le tranchant de l’arme se situera à l’extérieur de la courbe (les plus répandu), soit à l’intérieur de la courbe ( le yatangan turc en est le meilleur exemple).
Si en Asie centrale la courbure des sabres restera, en général, assez légère, dans le monde musulman et en Inde, les sabres vont s’incurver de manière excessive (le fameux cimeterre).
La fusée :
La fusée du sabre est la partie qui est tenue par la main. Plusieurs formes sont possibles.
Ci-dessous, je vous présente trois grand types de fusée. Le tranchant de la lame se trouvant à gauche (côté convexe de la courbure)

De gauche à droite :
N°1 : La fusée suit la courbure de la lame (c'est le modèle des sabres japonais).
N°2 : La fusée reste droite.
N°3 : La fusée s'incline vers le tranchant de la lame (c'est le modèle des sabres magyar).
Nous trouverons, chez les mongols, les modèle N°2 et N°3.
La pointe :
Les pointes des sabres sont également de plusieurs types :

toujours de gauche à droite :
N°1 : pointe éffilée.
N°2 : Pointe anguleuse diminuant vers le dos de la lame.
N°3 : Pointe anguleuse augmentant vers le dos de la lame.
Le modèle N°1 est plus répandu en Europe de l'Est.
On trouve le modèle N°2 sur des sabres provenant de mongolie (et plus tard sur des modèles chinois).
Le modèle N°3 se présente sur les sabres provenant de Sibérie et de Mongolie. C'est également ce type de pointe que l'on retrouve sur les sabres japonais.
Il est à noter que les différents modèles de pointes se combinent avec les différents modèles de fusées.
Cet article ne se veut qu'une faible introduction. Pour tous ceux qui sont passionnés par ce sujet, je ne peux que les conseiller l'ouvrage qui me sert de source.
Sources : - De l'Epée Scythe au Sabre Mongol : Les armes blanches des nomades de la steppe, de Iaroslav Lebedynsky - Paris, Edition Errance 2008.