Contes et Légenges Diverses.
La légende de Saoussoroko, le Narte
Les Nartes disent :
- “Même si Saoussoroko n’est plus parmi nous, nous trouverons toujours ce que T’ha nous destine”.
Il y a bien longtemps de cela, un parti de valeureux guerriers Nartes enfourchèrent leurs chevaux, se préparent, et partent en chemin.
Ils parcourent monts et vallées, mais ne trouvent rien. Bientôt, le froid pétrifie les guerriers.
Chacun cherche qui a le feu.
- “Ô Yemes, as-tu le Feu “?
- “Et toi, Ourzamas, as-tu le Feu” ?
- “Ou toi, Narsan-Djatch, as-tu le Feu “?
- “Et Achamaz, Pataraz, Yacharokor, as-tu le Feu” ?
Parmi les cavaliers, personne n’avait le feu et froid presse les Nartes.
Alors, le fainéant, le nécessiteux, décline sa complainte :
- “Pourquoi suis-je parti ? Pourquoi me suis-je mis dans ces ennuis” ?
Longeant les parois des passages montagneux, Saoussoroko arrive.
- “Saoussoroko, notre fils et Khan”, dirent les Nartes.
- “Saoussoroko, notre lumière, ton arme est la lance, ta cotte de maille recouvre ton sein,
l’éclair se reflète sur ton heaume, ton épée jaillit toute seule pour frapper, ton bras est une masse d’armes, ton caractère est libre et insouciant. Nous sommes sans recours. Est-ce toi qui nous apportera le Feu” ?
- ”Saoussoroko va-t-il y aller ? mais si Saoussoroko n’y va pas, personne parmi nous ne peut y aller”.
- “Que T’ha ne me fasse pas mentir aux Cieux”. dit Saoussoroko.
- “Si je mens, que la terre engloutisse mon corps . Je n’ai pas le feu, mais puisque je ne l’ai pas, je vais le chercher”.
Alors, Saoussoroko enfourche vivement son petit cheval Tkhoji et monte sur la montagne Haram . Il se tourne de tous côtés et voit une large vallée de flammes jaillissantes. Il court, saute, et y arrive. Il descend de cheval et épie le feu.
- “Eh, mon habile Tkhoji”, dit Saoussoroko.
- “Toi que les coursiers les plus rapides ne peuvent rattraper, c’est le feu du géant. Le géant dort, blotti autour de lui. Comment peut-on lui voler le Feu” ?
- “S’il en est ainsi, Saoussoroko”, dit Tkhoji.
- “s’il en est ainsi, homme brun aux yeux d’acier, s’il en est ainsi, cavalier redoutable, le plus exceptionnel des cavaliers, monte sur mon dos. J’imiterai de mes sabots la démarche du chien. J’imiterai de mes sabots la démarche du chat. Je plierai mes antérieurs et nous volerons un tison”.
Alors, Saoussoroko enfourche sa monture et Tkhoji se faufile comme un chat. Il guette prudemment et approche le feu du géant. Saoussoroko tend la main vers un gros tison, mais n’en attrape qu’un petit. Une braise tombe sur le géant. Le géant se redresse et compte ses tisons, il en manque un.
Alors, le géant pousse un terrible hurlement et, sans bouger de sa place, attrape le voleur du feu malgré les sept jours de route qu’il avait déjà parcourus dans sa fuite.
- “Ô cavalier des Nartes”, dit le géant.
- “où est Saoussoroko ? Dis-moi où il est. Si tu ne me le dis pas, je te mangerai tout cru”.
- “ Et pourquoi me mangerais-tu” ? dit Saoussoroko.
- “je le connais de nom, je ne l’ai jamais vu”.
- “ Si tu as de ses nouvelles”, dit le géant.
- “si tu le connais, apprends-moi ses exploits”.
Saoussoroko est frappé par T’ha, mais ne sait comment tuer le géant, alors il dit :
- “Je n’ai jamais vu Saoussoroko, mais d’après ce que j’ai entendu, il chauffe le soc de la charrue au rouge, il l’avale par la bouche et le recrache comme de la nourriture”.
- “Apprends-moi ce jeu”, dit le géant.
Et Saoussoroko lui apprend.
- “Ce jeu m’a débarrassé de mes démangeaisons”, dit le géant.
- “Il m’a donné grande faim. Ô fils des Nartes, ce jeu est étonnant. Si tu en connaît de plus intéressant, apprends-le moi”
Saoussoroko est frappé par T’ha, mais ne sait comment tuer le géant, alors il dit
- “Celui que l’on appelle Saoussoroko se met au pied de la montagne. On porte une lourde pierre d’ambre au sommet de la montagne et on la laisse rouler vers lui. De son front, il la fait rebondir encore plus haut”.
- “Apprends-moi ce jeu”, dit le géant.
Et Saoussoroko lui apprend.
Le géant se lève d’un bond et se tient au pied de la montagne. Saoussoroko lâche la pierre d’ambre qui dévale la montagne en sifflant. Le géant la frappe de son front et la fait rebondir encore plus haut. Il retombe sur son séant et reprend ses esprits.
- “Ce jeu est étonnant”, dit le géant
- “si tu en connais de plus intéressant, apprends-le moi”.
Saoussoroko est frappé par T’ha, mais ne sait comment tuer le géant, alors il dit :
- “Attends, attends, géant, il reste un jeu. On fait traverser à celui que l’on nomme Saoussoroko les sept mers, on le plonge au plus profond, là où ses pieds ne touchent pas le fond sans que l’eau n’entre dans sa bouche. On le laisse dans l’eau profonde. Pendant sept jours et sept nuits, on le laisse geler. Il brise la glace de ses épaules, et, les glaçons retombant de son corps, il retraverse les sept mers”.
- “Apprends-moi ce jeu”,dit le géant.
- “si tu ne me l’apprends pas, je te mangerai”.
Et Saoussoroko lui apprend.
Le géant supporte l’épreuve sans peine, il commence à bouger et à fissurer la glace durcie.
- “Reste, reste, géant”, dit Saoussoroko.
- “j’ai oublié quelque chose”.
Saoussoroko répand alors le contenu de sept chariots d’orge autour du géant, l’entoure de la glace formée en sept jours et sept nuits, et aménage une coulée d’eau.
- “Bouge à présent, géant”, dit Saoussoroko.
Le géant essaie de bouger, mais n’y parvient pas. Il essaie, mais il est figé. Il essaie, mais il ne peut rien faire. Saoussoroko dégaine son épée et s’avance vers lui.
- “Où vas-tu, Saoussoroko”, dit le géant.
- “Penses-tu que je ne t'avait pas reconnu ?
- “Je viens te sortir de là”, dit Saoussoroko.
- “Pourquoi as-tu dégainé ton épée”? dit le géant.
- “Je m’en sers comme d’une canne”, répond Saoussoroko.
- “J’ai su que tu étais Saoussoroko”, dit le géant.
- “En voyant tes jambes arquées , et j’ai compris ce que tu voulais me faire”.
Et le géant siffle en repoussant de son souffle Saoussoroko d’une demi-journée de marche.
Alors, Tkhoji, le cheval ailé de Saoussoroko le ramène et Saoussoroko entreprend de couper la tête du géant.
- “Le sabre que tu portes ne peut couper les os d’un géant”, dit le géant.
- “Mon épée est dans ma malle, ouvre-la et prends l’épée. Si tu coupes ma tête de cette épée, fais une ceinture de mes intestins pour prouver à tous que tu m’as bien tué".
Le petit cheval recule. Il galope vers la porte de la caverne du géant et dit :
- “Saoussoroko le brun, méfie-toi des mensonges du géant. Assieds-toi derrière la malle. Si tu sors la dague du géant, frotte-la d’abord sur la glace de loin. Sors les intestins du géant du bout de la dague, et jette-les sur l’arbre au bord de l’eau. Si je mens, tu le sauras bien ensuite”.
Saoussoroko suit les conseils de son brave Tkhoji. Il libère l’âme du géant , sort ses intestins du bout de la dague et les jette sur le plus gros arbre. Le plus gros arbre en fut immédiatement coupé.
Alors, Saoussoroko retourne auprès du feu, prend un tison et rentre chez les Nartes.
Avec le tison, il allume un grand Feu pour ces compagnons.
On dit que ce fut l’événement le plus heureux qui advint chez les Nartes.
Le ‘Cycle des Nartes' est une épopée légendaire originaire du Caucase et dont les Ossètes (descendant des Alains) ont joué un rôle primordial dans sa création. On retrouve dans cette épopée de nombreuses similitudes avec les épopées d'autres Peuples Cavaliers.
Les Nartes disent :
- “Même si Saoussoroko n’est plus parmi nous, nous trouverons toujours ce que T’ha nous destine”.
Il y a bien longtemps de cela, un parti de valeureux guerriers Nartes enfourchèrent leurs chevaux, se préparent, et partent en chemin.
Ils parcourent monts et vallées, mais ne trouvent rien. Bientôt, le froid pétrifie les guerriers.
Chacun cherche qui a le feu.
- “Ô Yemes, as-tu le Feu “?
- “Et toi, Ourzamas, as-tu le Feu” ?
- “Ou toi, Narsan-Djatch, as-tu le Feu “?
- “Et Achamaz, Pataraz, Yacharokor, as-tu le Feu” ?
Parmi les cavaliers, personne n’avait le feu et froid presse les Nartes.
Alors, le fainéant, le nécessiteux, décline sa complainte :
- “Pourquoi suis-je parti ? Pourquoi me suis-je mis dans ces ennuis” ?
Longeant les parois des passages montagneux, Saoussoroko arrive.
- “Saoussoroko, notre fils et Khan”, dirent les Nartes.
- “Saoussoroko, notre lumière, ton arme est la lance, ta cotte de maille recouvre ton sein,
l’éclair se reflète sur ton heaume, ton épée jaillit toute seule pour frapper, ton bras est une masse d’armes, ton caractère est libre et insouciant. Nous sommes sans recours. Est-ce toi qui nous apportera le Feu” ?
- ”Saoussoroko va-t-il y aller ? mais si Saoussoroko n’y va pas, personne parmi nous ne peut y aller”.
- “Que T’ha ne me fasse pas mentir aux Cieux”. dit Saoussoroko.
- “Si je mens, que la terre engloutisse mon corps . Je n’ai pas le feu, mais puisque je ne l’ai pas, je vais le chercher”.
Alors, Saoussoroko enfourche vivement son petit cheval Tkhoji et monte sur la montagne Haram . Il se tourne de tous côtés et voit une large vallée de flammes jaillissantes. Il court, saute, et y arrive. Il descend de cheval et épie le feu.
- “Eh, mon habile Tkhoji”, dit Saoussoroko.
- “Toi que les coursiers les plus rapides ne peuvent rattraper, c’est le feu du géant. Le géant dort, blotti autour de lui. Comment peut-on lui voler le Feu” ?
- “S’il en est ainsi, Saoussoroko”, dit Tkhoji.
- “s’il en est ainsi, homme brun aux yeux d’acier, s’il en est ainsi, cavalier redoutable, le plus exceptionnel des cavaliers, monte sur mon dos. J’imiterai de mes sabots la démarche du chien. J’imiterai de mes sabots la démarche du chat. Je plierai mes antérieurs et nous volerons un tison”.
Alors, Saoussoroko enfourche sa monture et Tkhoji se faufile comme un chat. Il guette prudemment et approche le feu du géant. Saoussoroko tend la main vers un gros tison, mais n’en attrape qu’un petit. Une braise tombe sur le géant. Le géant se redresse et compte ses tisons, il en manque un.
Alors, le géant pousse un terrible hurlement et, sans bouger de sa place, attrape le voleur du feu malgré les sept jours de route qu’il avait déjà parcourus dans sa fuite.
- “Ô cavalier des Nartes”, dit le géant.
- “où est Saoussoroko ? Dis-moi où il est. Si tu ne me le dis pas, je te mangerai tout cru”.
- “ Et pourquoi me mangerais-tu” ? dit Saoussoroko.
- “je le connais de nom, je ne l’ai jamais vu”.
- “ Si tu as de ses nouvelles”, dit le géant.
- “si tu le connais, apprends-moi ses exploits”.
Saoussoroko est frappé par T’ha, mais ne sait comment tuer le géant, alors il dit :
- “Je n’ai jamais vu Saoussoroko, mais d’après ce que j’ai entendu, il chauffe le soc de la charrue au rouge, il l’avale par la bouche et le recrache comme de la nourriture”.
- “Apprends-moi ce jeu”, dit le géant.
Et Saoussoroko lui apprend.
- “Ce jeu m’a débarrassé de mes démangeaisons”, dit le géant.
- “Il m’a donné grande faim. Ô fils des Nartes, ce jeu est étonnant. Si tu en connaît de plus intéressant, apprends-le moi”
Saoussoroko est frappé par T’ha, mais ne sait comment tuer le géant, alors il dit
- “Celui que l’on appelle Saoussoroko se met au pied de la montagne. On porte une lourde pierre d’ambre au sommet de la montagne et on la laisse rouler vers lui. De son front, il la fait rebondir encore plus haut”.
- “Apprends-moi ce jeu”, dit le géant.
Et Saoussoroko lui apprend.
Le géant se lève d’un bond et se tient au pied de la montagne. Saoussoroko lâche la pierre d’ambre qui dévale la montagne en sifflant. Le géant la frappe de son front et la fait rebondir encore plus haut. Il retombe sur son séant et reprend ses esprits.
- “Ce jeu est étonnant”, dit le géant
- “si tu en connais de plus intéressant, apprends-le moi”.
Saoussoroko est frappé par T’ha, mais ne sait comment tuer le géant, alors il dit :
- “Attends, attends, géant, il reste un jeu. On fait traverser à celui que l’on nomme Saoussoroko les sept mers, on le plonge au plus profond, là où ses pieds ne touchent pas le fond sans que l’eau n’entre dans sa bouche. On le laisse dans l’eau profonde. Pendant sept jours et sept nuits, on le laisse geler. Il brise la glace de ses épaules, et, les glaçons retombant de son corps, il retraverse les sept mers”.
- “Apprends-moi ce jeu”,dit le géant.
- “si tu ne me l’apprends pas, je te mangerai”.
Et Saoussoroko lui apprend.
Le géant supporte l’épreuve sans peine, il commence à bouger et à fissurer la glace durcie.
- “Reste, reste, géant”, dit Saoussoroko.
- “j’ai oublié quelque chose”.
Saoussoroko répand alors le contenu de sept chariots d’orge autour du géant, l’entoure de la glace formée en sept jours et sept nuits, et aménage une coulée d’eau.
- “Bouge à présent, géant”, dit Saoussoroko.
Le géant essaie de bouger, mais n’y parvient pas. Il essaie, mais il est figé. Il essaie, mais il ne peut rien faire. Saoussoroko dégaine son épée et s’avance vers lui.
- “Où vas-tu, Saoussoroko”, dit le géant.
- “Penses-tu que je ne t'avait pas reconnu ?
- “Je viens te sortir de là”, dit Saoussoroko.
- “Pourquoi as-tu dégainé ton épée”? dit le géant.
- “Je m’en sers comme d’une canne”, répond Saoussoroko.
- “J’ai su que tu étais Saoussoroko”, dit le géant.
- “En voyant tes jambes arquées , et j’ai compris ce que tu voulais me faire”.
Et le géant siffle en repoussant de son souffle Saoussoroko d’une demi-journée de marche.
Alors, Tkhoji, le cheval ailé de Saoussoroko le ramène et Saoussoroko entreprend de couper la tête du géant.
- “Le sabre que tu portes ne peut couper les os d’un géant”, dit le géant.
- “Mon épée est dans ma malle, ouvre-la et prends l’épée. Si tu coupes ma tête de cette épée, fais une ceinture de mes intestins pour prouver à tous que tu m’as bien tué".
Le petit cheval recule. Il galope vers la porte de la caverne du géant et dit :
- “Saoussoroko le brun, méfie-toi des mensonges du géant. Assieds-toi derrière la malle. Si tu sors la dague du géant, frotte-la d’abord sur la glace de loin. Sors les intestins du géant du bout de la dague, et jette-les sur l’arbre au bord de l’eau. Si je mens, tu le sauras bien ensuite”.
Saoussoroko suit les conseils de son brave Tkhoji. Il libère l’âme du géant , sort ses intestins du bout de la dague et les jette sur le plus gros arbre. Le plus gros arbre en fut immédiatement coupé.
Alors, Saoussoroko retourne auprès du feu, prend un tison et rentre chez les Nartes.
Avec le tison, il allume un grand Feu pour ces compagnons.
On dit que ce fut l’événement le plus heureux qui advint chez les Nartes.
Le ‘Cycle des Nartes' est une épopée légendaire originaire du Caucase et dont les Ossètes (descendant des Alains) ont joué un rôle primordial dans sa création. On retrouve dans cette épopée de nombreuses similitudes avec les épopées d'autres Peuples Cavaliers.