
Maître des lieux
Messages: 988
Inscrit le: 24 Sep 2005, 10:43
Localisation: Brabant Wallon.
Les Magyars
Ils n’étaient pas indo-européens, mais un rameau des peuples 'primitifs' uralo-altaïques.
Vers le début du IXème siècle, les Magyars pénètrent dans les territoires contrôlés par les Khazars et deviennent vassaux de ceux-ci.
Vers 820, ils sont pris dans la tourmente de la guerre civile qui secoue l'Empire khazar et participent du côté des "rebelles".
Lorsque les autorités khazares reprennent les choses en main, les Magyars se déplacent vers le Nord-Ouest et s'installent dans l'Etelköz, une région qui se situe au sud de l'Ukraine actuelle vraisemblablement entre le Dniestr et le Dniepr
Vers 850, un chef magyar, Almos, rassemble sous son autorité les sept tribus et fonde la confédération 'Hétmagyar'.
Vers 881, la confédération est renforcée par trois tribus Kabardes, qui s'étaient révoltées contre les Khazars.
Les sources ne nous disent pas si Álmos était le kende' (chef spirituel) de la confédération ou le 'Gyula'(chef militaire) de la confédération.
Unifiés, les Magyars peuvent jouer un rôle important dans la région.
Almos fait payer un tribut aux slaves présent sur son territoire et entre dans les jeux politiques des royaumes limitrophes.
Il combat avec ses troupes comme mercenaires pour le compte du roi Carloman de Bavière, du roi Arnulf Ier de Germanie, du roi Svatopluk Ier de Grande Moravie et de l'Empereur byzantin, Léon VI le Sage.
vers 890, alliés, à nouveau, aux Khazars, ils aident ceux ci à contenir les Ruthènes (Russes médiévaux) et les Byzantins dans leur guerre contre les "Bulgares".
Cependant, Siméon fait une alliance avec les Petchenègues pour combattre les Magyars.
Les Petchenègues étaient les voisins orientaux des Magyars.
Dans la bataille du Boug méridional, l'empereur Siméon aidé par les Petchenègues bat les Magyars.
Vers 895, Les Petchenègues en profite pour piller leurs territoires.
Les Magyars sont obligés de quitter l'Etelköz et traversent les Carpates en 896.
Ils s'installent alors dans les plaines de la Tisza et du Danube, presque complètement dépeuplées depuis l’anéantissement des Avars.
La légende prétend qu'ils sont, à cette époque, divisés en 7 tribus (ou clan). Leur sept chefs sont Arpad, Előd, Ond, Kond, Tas, Huba, Töhötöm
Le chef Arpad (896-907) réussi à garder les sept rameaux en une sorte d’unité politique (confédération de tribus) et exerce sur eux une puissante autorité et devient leur 'Gyula' (chef de guerre).
En 907, Zoltan, Le fils d'Arpad devient le 'Gyula' des Magyars.
Alors commence l’époque des violentes attaques des Magyars contre l’Occident, qui durèrent un demi-siècle et répandirent la terreur dans l’Europe occidentale (voir l'article : Chronologie des raids magyars en Occident.
Les chroniqueurs du temps parlent avec effroi de l’apparition des Magyars et de leurs mœurs. Ils les disent horriblement cruels et laids, des diables à forme humaine. Mais c’est là des portraits comme on a coutume d’en peindre de l’ennemi et sans aucun doute fort peu objectif.
En réalité, les Magyars ne différaient pas des autres 'hordes de pillards' du temps des grandes migrations.
On disait que "Là où ils avaient passé sur leurs montures rapides, leur route était jalonnée de cadavres et de ruines fumantes" (mais on l'avait dit déjà à propos des guerriers d'Attila et on le dira, plus tard, au sujet des guerriers de Gengis Khan).
Comme tous les peuples de nomade venant de l'est, ce qu’ils cherchent à se procurer dans un premier temps, ce n’est pas le sol, mais du butin. Ils pénètrent en Lombardie à l’aurore du Xème siècle, mettent fin à la Marche allemande de l’est, battent les derniers Carolingiens d’Allemagne et pillent le sol allemand année après année. Le couvent de Saint-Gall, entre autres, fut attaqué à l’improviste par une troupe de Hongrois en 926.
Les traditions guerrière des Magyars sont une synthèse entre l'héritage nomade et les emprunts au monde musulman et occidental.
Généralement très mobiles, utilisant des attaques rapides, la tactique de la fuite simulée, des combats d'escarmouches et de harcèlement, ils savent également se battre en bataille rangée comme lors de leur retour d'Italie face aux troupes carolingiennes ou en 955 face à Otto de Saxe.
Mais les Allemands apprennent à se défendre momentanément contre ces cavaliers rapides, armés d’arcs et de flèches, et Henri l’Oiseleur parvient à les écraser dans la Bataille de Riade, le 15 mars 933.
Vingt ans plus tard leur essaim réa-parait. Ils assiègent Augsbourg qui fut défendue vaillamment et avec succès par l’évêque Ulrich. Là-dessus, ils essuient sur les bords du Lech (La bataille du Lechfeld, 10 août 955) une défaite définitive que leur inflige l’armée du roi Otton Ier (on dit que sept rescapés seulement regagnèrent la Hongrie).
Les Magyars continuent pendant quelques années leurs raids contre Byzance. La création de la principauté de Kiev par Sviatoslav Ier les coupe de la Volga d’où auraient pu venir de nouvelles tribus. Ils se sédentarisent. Le système tribal s’affaiblit.
En Transdanubie, une famille, descendant de l’ancien chef Árpád, s’affirme en s’appropriant de nombreuses terres possédées par les Slaves et en créant des villages d’hommes libres hongrois qui lui devaient le service militaire (jobagionnes).
Affaibli et presque complètement encerclés par des nations chrétiennes, les Magyars se voient contraints d’adopter des mœurs plus pacifiques et de s'adapter à leur nouvel environnement. ils n’auraient pu se maintenir avec leur mentalité de fils de la steppe.
C'est sans doute cette prise de conscience qui va leur permettre de garder leur hégémonie sur leur terre. A l'inverse des Huns, les Magyars vont avoir la force et l'intelligence de réussir leur conversion.
En 973, le duc Géza, descendant d’Árpád, arrive au pouvoir. Il entreprend l’organisation d’un État hongrois en favorisant le christianisme.
Géza est en rivalité avec le 'Gyula' (chef de guerre) de Transylvanie, qui regarde vers Byzance et dont il a épousé la fille Sarolt.
Géza se doit de trouver des alliés et se tourne vers Othon II, l'Empereur du Saint-Empire romain germanique. Othon II lui envoie Bruno, évêque de Saint-Gall.
Géza se fait baptiser avec son fils Istvan (futur Etienne Ier).
Geza appelle d’Allemagne des missionnaires et, dans les années qui suivirent, le rattachement de la Hongrie à la communauté des peuples de l’Occident s’accomplit.
Il fait convertir de gré ou de force un grand nombre de seigneurs et de guerriers et persécute les "chamans" et les païens récalcitrants.
Mais c'est le grand roi Etienne Ier, fils de Geza, qui prend les mesures décisives en faveur de la christianisation et de l’européanisation de son peuple. Son père l’avait marié à Gisèle, fille du duc de Bavière, futur roi Henri Il. Ce mariage représente pour lui un lien solide avec l’Occident et l’Empire d’Allemagne.
Grâce à Etienne Ier, la Hongrie est incorporée définitivement au monde occidental et chrétien.
Chez ce jeune roi, la tradition hongroise et orientale va s'unir à l’admiration pour la civilisation allemande et au christianisme. Si son rattachement à l’Allemagne fut d’abord un acte personnel, il résolut de l’imposer aussi à son peuple.
Il sera bien la personnalité désignée pour cette tâche en sa qualité de prince énergique, intelligent, amateur de culture.
Remarque :
J'utilise le terme "magyar" pour désigner ce peuple, lorsque celui-ci fait partie de la culture des « Peuples Cavaliers »
c'est à dire, depuis leur première apparition, vers le IXème siècle ap J-C, lorsqu'ils sont vassaux des Khasars jusqu'à la fin du Xème siècle.
j'utilise le terme "hongrois" à partir de 997, date à laquelle Étienne Ier, qui s'est converti à l'église Catholique Romaine, devient prince de Hongrie et que les Magyars décident de se sédentariser.
Articles annexes:
- La Hongrie
- Les Magyars en campagne
- Arpad et autre 'khans' magyars(portraits)
- 'Kende' et 'Gyula' chez les Magyars.
- la Culture magyare.