Femmes Guerrières chez les “Peuples Cavaliers” :La place de la femme chez les "Peuples Cavaliers" d'Asie centrale :En pratique, chez les nomades, la contribution de chaque membre de la société était très importante pour l'ensemble, d'où l'exemple des femmes mongoles qui eurent beaucoup de fonctions autres que celles directement liées à la reproduction.
Il semblerai, que le statut de la femme, chez les “Peuples Cavaliers” d’Asie centrale ai été particulier et que ses droits, dans certains domaines, ai été à l’égal des hommes.
Il faut également attirer l'attention que, dans ces cultures, nous n'avons pas de distinction entre les 'civils' et les 'soldats'. En effet, chaque hommes en âge de combattre est un "guerrier".
Depuis les Scythes jusqu’au Turco-Mongol, la femme monte à cheval, veille sur les troupeaux, conduit les chars, gère ses intérêts et parfois même, tire à l'arc (mais chasse t-elle ??)
Nous savons qu'elle a accès à la prêtrise (chaman) et au pouvoir (Régente ou Reine).
C'est peut-être en raison de la nature féminine plus de leur origine spirituelle. En Occident, les idées fausses abondent sur le féminin, principe miséricordieux et sur le masculin, principe impitoyable et belliqueux.
De plus, l'image de la femme dans le monde chrétien, va de plus en plus être lié au "pécher universel" ce qui va la rendre responsable de la perte du "Jardin d'Eden".
Par contre, dans la Sibérie et l'Asie, la féminité, force obscure, a toujours été considérées comme très redoutable à tous égards et beaucoup plus impitoyable que le principe masculin.
Ibn Battuta, voyageur marocain (1304-1369) s’étonne de la considération et des libertés dont elles jouissent au pays Kiptchaq.
Nous trouvons également dans les mythes et la littérature, de nombreuses sources de femmes guerrières parmi ces “Peuples cavaliers”.
Chez les Massagètes, un peuple apparenté aux Scythes, la reine Tomyris combat et tue le roi Cyrus, fondateur de l'empire perse.
Dans la chanson de geste Irano- anatolienne (fin du XIème et enluminée à la fin du XIIème), l'héroïne Gulshah du "Warqa wa Gulshah", est une guerrière accomplie. Elle est mise en scène en costume de guerre complet, sans qu'il soit possible de savoir si c’est un homme ou femme.
Chez les Kazakhs, dans l’Epopée de Qoblandï, l’héroine Qarlïga, pour prouver son amour, participe au combat au même titre que les hommes.
Chez les Karakalpaks nous trouvons l'épopée des "Quarante filles", qui décrit comment une héroïne de seize ans, Gu'layim, créé sa propre forteresse et ensuite entraîne quarante filles vierges pour former un peloton de combattantes redoutable afin de délivrer le pays des karakalpaks des cruels oppresseurs Kalmouk.
Faut-il encore vérifier si cela corresponds à une réalité.
"Femmes Guerrières" ou "Femmes Combattantes" ? :Chez les Sarmates :Des fouilles archéologiques récentes, à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan, conduites par Jeannine Davis-Kimball directrice du Centre de Recherches de la Civilisation Nomade Eurasiatique à l'université de Berkeley en Californie, ont permis de mettre à jour des tombes de femmes guerrières, enterrées avec leurs armes entre 600 et 200 av. J.-C. L'une des tombes était richement garnie de nombreux objets et bijoux féminins et également de 100 pointes de flèches.
Une enquête approfondie menée dans la même région a démontré l'existence d'une tradition vivace de la femme archer et cavalière émérite, leur arc étant de forme très caractéristique exactement identique à celui qui est représenté sur les céramiques antiques.
Celle-ci a pu noter que l’on retrouve des traces de prêtresses (femme chamane) et curieusement, à partir de 4000 av J-C environ, de femme guerrières. La thèse de J.Davis-Kimball a été appuyée par Sarah Nelson, anthropologue de l’université de Denver.
Chez les Huns :Les femmes étaient autorisées à chasser et à combattre aux côtés des hommes et il y avait même des femmes leaders. Certains royaumes huns de l'Est ont utilisé des gardes-femmes guerrières qui portaient des coiffes spécifiques pour montrer leur statut.
Chez les Kiptchaqs :Il existait des femmes guerrières chez les Kiptchaqs des XI ème et XIII ème siècles. Une statue funéraire trouvée en Ukraine, en montre une, avec un équipement complet.
Chez les Mongols :Jean de Plan Carpin témoigne qu’elles n'étaient nullement embarrassées pour monter à cheval et tirer à l'arc quand il en est besoin. mais précise que cela restait exceptionnelle.
Les filles et les femmes savent aussi monter à cheval, et les font courir et galoper aussi vite que les hommes. Nous en avons vu avec des arcs et des carquois ; et tant les hommes que les femmes, ils se tiennent tous longtemps à cheval. Leurs étrivières sont fort courtes ; ils ont un grand soin de leurs chevaux, comme aussi de toutes autres choses qui sont à eux. Les femmes font tout le travail et les ouvrages, comme les fourrures, habillements, souliers, bottes, et toutes autres choses faites de cuir. Elles mènent aussi les chariots, les rajustent, chargent les chameaux, et sont forts diligentes et habiles à tout ce qu'elles font ; elles portent toutes des caleçons, et il y en a qui tirent aussi bien de l'arc que des hommes.
George Vernadsky, historien russe, décrit dans son ouvrage "Les Mongols et la Russie" la façon dont, même les femmes ordinaires, devaient accompagner les guerriers mâles et jouer un rôle clé lors des campagnes militaires:
«Il (càd : Gengis Khan) a ordonné, des femmes accompagnant les troupes, de faire le travail et les fonctions des hommes absents, tandis que les seconds se battaient »Cela montre à nouveau un haut degré de partenariat complémentaire entre les sexes chez les Mongols.
Chez les Kirghiz :La femme a toujours été considérée par les Kazakhs et les Kirghiz comme un vecteur de la culture et des traditions à l'égale de l'homme. Les activités leur étaient communes et, bien qu'ayant changé de nature, le sont restées aujourd'hui. Ainsi, la femme kirghize ou kazakhe s'occupait en commun avec l'homme de l'élevage des moutons et de la monture des chevaux, de l'installation et du démontage de la yourte, du repas et de l'éducation des enfants... Dans certaines régions, il lui arrivait de prendre part aux décisions tribales et familiales et même de devenir chef de tribu (Kanykei, la femme de Manas, les chefs militaires ou batyr Janyl et Saikal au XVIIIème siècle, Kourmanjan-Datka au XIXème siècle).
Chez les "Timourides" : La présence de femmes combattantes dans les armées de Tamerlan est attestée. Elles sont en charge de la défense du campement et de la « forteresse de campagne », c'est à dire le système du « Rond de Chariot » contenant, entre autre, les bagages et les réserves de munitions .
Muhammad ibn Arabshah , écrivain et voyageur arabe contemporain de Tamerlan affirme que des femmes combattaient à côté des hommes.
Ruy Gonzalez de Clavijo, Ambassadeur espagnol à la cours de Tamerlan parle d'un campement d'Amazones (encore ce terme) établies à 15 jours de marche de Samarkande.
Chez les "Türks Ottomans":Pas de précision concernant les "Türks Ottomans" à l'époque ou cette tribu était encore nomade. Lorsque ceux-ci se fixent en Turquie actuelle et se sédentarisent, un État organisé (puis un Empire) se crée assez rapidement.
Il ne me semble pas que l'on trouve des sources indiquant la présence de femmes dans les régiments de Janissaires.