
Commandant du Djegün-Gar
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La Bataille de Dorylée, 1 juillet 1097
La Bataille de Dorylée, 1 juillet 1097
La bataille de Dorylée est une bataille qui voit s’affronter les Türks Seldjoukides aux "Croisés Francs" de la Première Croisade, le 17 septembre 1176.
Contexte Général :
En 945, les Türks Seldjoukides prennent le pouvoir à Bagdad et décident d'interdire les Lieux Saints aux non-musulmans.
Le 29 novembre 1095, le pape Urbain II profite du concile de Clermont pour lancer un appel à la chrétienté afin de délivrer les Lieux Saints.
Une avant-garde de 130.000 hommes, principalement composée de civils et menée par un chevalier démuni du nom de Gauthier Sans Avoir et par le moine Pierre l'Ermite, se met en route et franchit le Rhin le 8 mars 1096.
La troupe progresse le long du Danube en vivant de rapines. Les Hongrois et les Bulgares en massacrent près de 100.000.
Les 30.000 survivants sont très mal accueillis à Constantinople et les autorités byzantines s'empressèrent de leur faciliter le passage du détroit. La traversée effectuée, la petite troupe progresse vers Nicée (Iznik) mais durant leur progression, les paysans sont attaqués par les troupes du sultan seldjoukide, Kilij Arslan. Ils sont taillés en pièces le 26
octobre 1096 et à peine 3.000 survivants parviennent à refluer vers Constantinople pour y attendre l'armée régulière.
Cette armée régulière composée de chevaliers et de Barons importants se lancent dans l’expédition au cours de la seconde moitié de l’année 1096. Ils arrivent séparément à Constantinople au printemps 1097, s’y regroupent et continue leur périple vers le Moyen Orient.
Du 6 mai au 26 juin 1097, ils assiègent la ville de Nicée.
Après la reddition de Nicée, cédée aux Byzantins, les “Croisés” quittent la ville entre le 26 et le 29 juin et poursuivirent leur chemin vers la Palestine en traversant en diagonale le plateau d’Anatolie.
Pour des raisons logistique, les croisés se répartissent en deux armées.
La première armée se compose de deux corps.
- Premier corps, commandé par le duc de Normandie Robert Courtheuse est composé d'une majorité de Normands mais aussi de Bretons et d'Angevins.
- Second corps, commandé par Bohémond de Tarente et Tancrède de Hauteville est composé des Normands d'Italie et d'Italiens.
La seconde armée se compose également de deux corps :
- Premier corps, commandé par Godefroy de Bouillon, est constitué de Wallons, de Rhénans et de Français du nord.
- Second corps, commandé par Raymond de Saint-Gilles, comte de Rouergue et de Toulouse, est composé d’une majorité de Provençaux, mais aussi de guerriers originaires d'Auvergne, du Limousin, du Languedoc et de Gascogne.
Le sultan seldjoukide, Kilij Arslan, qui avait écrasé une première expédition (la croisade populaire) sous estime cette nouvelle menace.
Parti combattre son voisin, Gazi Ahmed Bey, à l’est, il n’est pas présent lors de la chute de Nicée.
Il décide de faire la paix avec Gazi Ahmed Bey, son adversaire de la veille et bat le rappel des Seldjoukides. Gazi Ahmed Bey lui apporte même le concours de ses troupes.
La bataille :
Le 1er juillet 1097, l'avant-garde des “Croisés”, les Normands d'Italie de Bohémond arrive à la hauteur de la ville de Dorylée, dans une zone montagneuse propice aux embuscades.
Les “Croisés” sont immédiatement assailli par les forces de Kilij Arslan.
“Les nôtres se demandaient d’où avait pu sortir une telle multitude de Turcs, d’Arabes et de Sarrasins”, nous dit l’auteur anonyme de la Geste des Francs.
Les Türks qui épiaient les “Croisés” depuis Nicée, choisissent un moment où Bohémond et ses soldats se sont écartés du reste de la troupe. Bohémond fait aussitôt mettre sa troupe dans une position défensive en cercle. Dès l'aube, les archers à cheval türks commencent à harceler les “Croisés”.
Face à la tactique turque de harcèlement et de replis, les puissantes charges de la cavalerie franque se révèlent vaine. Bohémond garde son sang froid et opte pour une formation défensive, comptant sur la qualité des armures franques pour tenir jusqu'à l'arrivée des renforts vers lequel des messagers ont été envoyés dès le début de la bataille.
Dès que les messagers expliquent la situation de Bohémond, la chevalerie des autres corps se précipite en plusieurs escadrons vers le champ de bataille, laissant en arrière l'infanterie.
Godefroy de Bouillon arrive le premier avec une cinquantaine d'hommes, puis Hugues de Vermandois, enfin Adhémar de Monteil et Raymond de Saint-Gilles. Ces deux derniers, à l’initiative d’Adhémar, effectuent un mouvement tournant pour prendre les Türks à revers.
Kilij Arslan, se sentant encerclé, prend peur et fait replier son armée sur des collines, pensant que les “Croisés” n'oseront pas venir l'attaquer sur des positions aussi fortes.
S'apercevant que les Türks et leurs alliés Arabes se sont retranchés, les chefs croisés se réunissent, profitent de ce moment de répit pour reprendre des forces et montent un plan d'attaque.
Deux corps de “Croisés” sont charger attaquer les Turco-Arabes par les deux flancs, un autre de front et, enfin, un dernier devra surgir sur les arrières.
L'offensive est engagée, les attaques organisées toutes en même temps.
Au centre, les Provençaux de Raymond de St-Gilles attaquent de front et enfoncent les "Turco-Arabes".
Aux deux ailes, les Normands de Normandie et d'Italie, emmenés par Bohémond, Tancrède et Robert Courtheuse, les Flamands de Robert de Flandre, les Français de Hugues de Vermandois et les Bas-Lorrains de Godefroy de Bouillon repoussent les troupes turques.
Enfin, surgissant sur les arrières de l'ennemi, les Provençaux d'Adhémar écrasent la réserve des "Turco-Arabes".
Enfoncés sur tous les fronts et complètement encerclés, les Seldjoukides et leurs alliés paniquent et se mettent à fuir dans toutes les directions. L'armée de Kilij Arslan est écrasée. Poursuivant les bandes de fuyards sur tout le champ de bataille, les “Croisés” en font un grand massacre.
Après la Bataille :
Dans la poursuite, les “Croisés” s'emparent du camp “Turco-Arabes” et récupèrent une grande quantité de vivres, de tentes magnifiquement ornées, d'immenses trésors, toutes sortes de bêtes de somme, dont un grand nombre de chameaux qui vont leur être bien utile.
Dans leur défaite, les Turco-Arabes perdent un grand nombre d'émirs tués, ainsi que trois mille officiers et vingt mille hommes.
Après cette défaite, Kilij Arslan n’a plus les moyens de s’opposer à la progression des “Croisés”. Il décide de les harceler en leurs coupant toute possibilité de ravitaillement en route, mais ne réussit pas à les empêcher d’atteindre la Cilicie puis Antioche pour enfin arriver à Jérusalem le 6 juin 1099 et prendre la ville le 15 juillet 1099.
Profitant de la débâcle seldjoukide, l’empereur byzantin Alexis Comnène envoie son beau-frère Jean Doukas faire la conquête de l’Ionie, la Lydie et la Phrygie, permettant à Byzance de reprendre une partie des territoires perdus à la suite de la bataille de Manzikert.
Enfin cette bataille annonce les prémices d’un changement de rapports de force au Proche Orient.
La vieille tactique des Türks consistant à utiliser des archers à cheval pour harceler de loin une armée et se retirer dès que les assaillis se mettent à charger n’a pas fonctionné.
En effet, cette tactique, qui avait fait le succès des Seldjoukides faces aux armées syriennes, byzantines et arméniennes durant le siècle précédent, semble totalement inefficace contre les Francs, les flèches turques étant de peu d’effets sur les lourdes armures des “Croisés”.
* Gazi Ahmed Bey est le fondateur de la dynastie turque des Danichmendides qui a régné sur une partie de l'Anatolie aux XIème et XIIème siècles après la défaite des Byzantins à la bataille de Manzikert.
La bataille de Dorylée est une bataille qui voit s’affronter les Türks Seldjoukides aux "Croisés Francs" de la Première Croisade, le 17 septembre 1176.
Contexte Général :
En 945, les Türks Seldjoukides prennent le pouvoir à Bagdad et décident d'interdire les Lieux Saints aux non-musulmans.
Le 29 novembre 1095, le pape Urbain II profite du concile de Clermont pour lancer un appel à la chrétienté afin de délivrer les Lieux Saints.
Une avant-garde de 130.000 hommes, principalement composée de civils et menée par un chevalier démuni du nom de Gauthier Sans Avoir et par le moine Pierre l'Ermite, se met en route et franchit le Rhin le 8 mars 1096.
La troupe progresse le long du Danube en vivant de rapines. Les Hongrois et les Bulgares en massacrent près de 100.000.
Les 30.000 survivants sont très mal accueillis à Constantinople et les autorités byzantines s'empressèrent de leur faciliter le passage du détroit. La traversée effectuée, la petite troupe progresse vers Nicée (Iznik) mais durant leur progression, les paysans sont attaqués par les troupes du sultan seldjoukide, Kilij Arslan. Ils sont taillés en pièces le 26
octobre 1096 et à peine 3.000 survivants parviennent à refluer vers Constantinople pour y attendre l'armée régulière.
Cette armée régulière composée de chevaliers et de Barons importants se lancent dans l’expédition au cours de la seconde moitié de l’année 1096. Ils arrivent séparément à Constantinople au printemps 1097, s’y regroupent et continue leur périple vers le Moyen Orient.
Du 6 mai au 26 juin 1097, ils assiègent la ville de Nicée.
Après la reddition de Nicée, cédée aux Byzantins, les “Croisés” quittent la ville entre le 26 et le 29 juin et poursuivirent leur chemin vers la Palestine en traversant en diagonale le plateau d’Anatolie.
Pour des raisons logistique, les croisés se répartissent en deux armées.
La première armée se compose de deux corps.
- Premier corps, commandé par le duc de Normandie Robert Courtheuse est composé d'une majorité de Normands mais aussi de Bretons et d'Angevins.
- Second corps, commandé par Bohémond de Tarente et Tancrède de Hauteville est composé des Normands d'Italie et d'Italiens.
La seconde armée se compose également de deux corps :
- Premier corps, commandé par Godefroy de Bouillon, est constitué de Wallons, de Rhénans et de Français du nord.
- Second corps, commandé par Raymond de Saint-Gilles, comte de Rouergue et de Toulouse, est composé d’une majorité de Provençaux, mais aussi de guerriers originaires d'Auvergne, du Limousin, du Languedoc et de Gascogne.
Le sultan seldjoukide, Kilij Arslan, qui avait écrasé une première expédition (la croisade populaire) sous estime cette nouvelle menace.
Parti combattre son voisin, Gazi Ahmed Bey, à l’est, il n’est pas présent lors de la chute de Nicée.
Il décide de faire la paix avec Gazi Ahmed Bey, son adversaire de la veille et bat le rappel des Seldjoukides. Gazi Ahmed Bey lui apporte même le concours de ses troupes.
La bataille :
Le 1er juillet 1097, l'avant-garde des “Croisés”, les Normands d'Italie de Bohémond arrive à la hauteur de la ville de Dorylée, dans une zone montagneuse propice aux embuscades.
Les “Croisés” sont immédiatement assailli par les forces de Kilij Arslan.
“Les nôtres se demandaient d’où avait pu sortir une telle multitude de Turcs, d’Arabes et de Sarrasins”, nous dit l’auteur anonyme de la Geste des Francs.
Les Türks qui épiaient les “Croisés” depuis Nicée, choisissent un moment où Bohémond et ses soldats se sont écartés du reste de la troupe. Bohémond fait aussitôt mettre sa troupe dans une position défensive en cercle. Dès l'aube, les archers à cheval türks commencent à harceler les “Croisés”.
Face à la tactique turque de harcèlement et de replis, les puissantes charges de la cavalerie franque se révèlent vaine. Bohémond garde son sang froid et opte pour une formation défensive, comptant sur la qualité des armures franques pour tenir jusqu'à l'arrivée des renforts vers lequel des messagers ont été envoyés dès le début de la bataille.
Dès que les messagers expliquent la situation de Bohémond, la chevalerie des autres corps se précipite en plusieurs escadrons vers le champ de bataille, laissant en arrière l'infanterie.
Godefroy de Bouillon arrive le premier avec une cinquantaine d'hommes, puis Hugues de Vermandois, enfin Adhémar de Monteil et Raymond de Saint-Gilles. Ces deux derniers, à l’initiative d’Adhémar, effectuent un mouvement tournant pour prendre les Türks à revers.
Kilij Arslan, se sentant encerclé, prend peur et fait replier son armée sur des collines, pensant que les “Croisés” n'oseront pas venir l'attaquer sur des positions aussi fortes.
S'apercevant que les Türks et leurs alliés Arabes se sont retranchés, les chefs croisés se réunissent, profitent de ce moment de répit pour reprendre des forces et montent un plan d'attaque.
Deux corps de “Croisés” sont charger attaquer les Turco-Arabes par les deux flancs, un autre de front et, enfin, un dernier devra surgir sur les arrières.
L'offensive est engagée, les attaques organisées toutes en même temps.
Au centre, les Provençaux de Raymond de St-Gilles attaquent de front et enfoncent les "Turco-Arabes".
Aux deux ailes, les Normands de Normandie et d'Italie, emmenés par Bohémond, Tancrède et Robert Courtheuse, les Flamands de Robert de Flandre, les Français de Hugues de Vermandois et les Bas-Lorrains de Godefroy de Bouillon repoussent les troupes turques.
Enfin, surgissant sur les arrières de l'ennemi, les Provençaux d'Adhémar écrasent la réserve des "Turco-Arabes".
Enfoncés sur tous les fronts et complètement encerclés, les Seldjoukides et leurs alliés paniquent et se mettent à fuir dans toutes les directions. L'armée de Kilij Arslan est écrasée. Poursuivant les bandes de fuyards sur tout le champ de bataille, les “Croisés” en font un grand massacre.
Après la Bataille :
Dans la poursuite, les “Croisés” s'emparent du camp “Turco-Arabes” et récupèrent une grande quantité de vivres, de tentes magnifiquement ornées, d'immenses trésors, toutes sortes de bêtes de somme, dont un grand nombre de chameaux qui vont leur être bien utile.
Dans leur défaite, les Turco-Arabes perdent un grand nombre d'émirs tués, ainsi que trois mille officiers et vingt mille hommes.
Après cette défaite, Kilij Arslan n’a plus les moyens de s’opposer à la progression des “Croisés”. Il décide de les harceler en leurs coupant toute possibilité de ravitaillement en route, mais ne réussit pas à les empêcher d’atteindre la Cilicie puis Antioche pour enfin arriver à Jérusalem le 6 juin 1099 et prendre la ville le 15 juillet 1099.
Profitant de la débâcle seldjoukide, l’empereur byzantin Alexis Comnène envoie son beau-frère Jean Doukas faire la conquête de l’Ionie, la Lydie et la Phrygie, permettant à Byzance de reprendre une partie des territoires perdus à la suite de la bataille de Manzikert.
Enfin cette bataille annonce les prémices d’un changement de rapports de force au Proche Orient.
La vieille tactique des Türks consistant à utiliser des archers à cheval pour harceler de loin une armée et se retirer dès que les assaillis se mettent à charger n’a pas fonctionné.
En effet, cette tactique, qui avait fait le succès des Seldjoukides faces aux armées syriennes, byzantines et arméniennes durant le siècle précédent, semble totalement inefficace contre les Francs, les flèches turques étant de peu d’effets sur les lourdes armures des “Croisés”.
* Gazi Ahmed Bey est le fondateur de la dynastie turque des Danichmendides qui a régné sur une partie de l'Anatolie aux XIème et XIIème siècles après la défaite des Byzantins à la bataille de Manzikert.